Reuters.fr : L'affaire d'Outreau s'effondre au procès en ...

Citation :

L'affaire d'Outreau s'effondre au procès en appel

PARIS (Reuters) - Le procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Outreau a basculé avec les rétractations à la barre de deux enfants qui accusaient de viols le prêtre Dominique Wiel.

Ces deux garçons, Olivier et Gabriel, ont reconnu avoir menti en expliquant tous deux à huis clos à la cour d'assises de Paris qu'ils avaient seulement répété "ce que tout le monde disait à l'école", selon les avocats de toutes les parties.

Dominique Wiel, un des six accusés rejugés dans ce procès, a été condamné en première instance à sept ans de prison ferme pour le viol de ces deux enfants et d'un autre. Il a purgé plus de deux ans et demi de détention provisoire.

"Je ressens un grand soulagement. Je suis très content que l'enfant ait pu soulager sa conscience", a-t-il déclaré à la presse après l'audience.

La mère du dernier de ses trois accusateurs, absent du procès, avait déjà annoncé mardi à la cour qu'il se rétractait. C'est la première fois dans ce dossier que des enfants reconnaissent avoir colporté de simples rumeurs.

Sept accusés ont déjà été acquittés au premier procès en juillet 2004.

Plusieurs enfants ont réitéré depuis le début de la semaine des accusations, mais les enquêteurs ont déjà démontré le caractère imaginaire de leurs récits.

Stéphanie, fille de l'accusée Sandrine Lavier, a ainsi déclaré à huis clos devant la cour avoir été témoin du meurtre d'une fillette commis par trois hommes, dont son beau-père Franck Lavier, également jugé dans ce procès en appel.

La police a établi de longue date que cet épisode, évoqué en 2002 par plusieurs protagonistes, était pure invention.

ORGIES IMAGINAIRES EN BELGIQUE

Selon les récits concordants des avocats des différentes parties, Stéphanie a aussi raconté à la cour les orgies sexuelles censées avoir réuni certains accusés, d'autres personnes et des animaux dans une ferme en Belgique.

Cet autre épisode, retenu par la justice jusqu'au premier procès au printemps 2004, a aussi été inventé de toutes pièces, selon les investigations menées par la police belge.

Enfin, Stéphanie a également maintenu à la barre avoir subi des pénétrations sexuelles simultanées de Franck Lavier et de deux autres hommes. A l'instruction, une expertise médicale a pourtant établi qu'elle était encore vierge.

"Cette fillette, comme les autres enfants, est enfermée dans ses mensonges. C'est assez hallucinant", a dit à la presse Me Franck Berton, avocat de Franck Lavier.

Franck Lavier a été condamné à six ans de prison ferme en première instance pour le viol supposé de Stéphanie. Sandrine Lavier a été condamnée à trois ans de prison avec sursis pour "corruption" (incitation à la débauche) de ses enfants.

Ils ont tous deux purgé trois ans de détention provisoire.

La défense a produit à l'audience un document inédit, jamais versé à la procédure par le juge d'instruction Fabrice Burgaud, et qui aurait pourtant permis dès 2002 de réaliser que les déclarations de Stéphanie étaient incohérentes.

Il s'agit d'une lettre qu'elle a rédigée en février 2002 avec son assistante maternelle, Béatrice Chochois, où elle racontait déjà le meurtre imaginaire avec force détails.

"Je n'ai rien fait de mal, je n'ai fait que répéter les dires de cette enfant. On prenait les révélations, on se disait qu'on ne pouvait pas garder ça pour nous", a dit Béatrice Chochois.

Stéphanie a commencé ses accusations début 2002, alors que l'affaire était très médiatisée, à la suite d'une nouvelle vague d'interpellations. Elle allait alors à l'école avec d'autres enfants impliqués dans le dossier.

Le procès se poursuit jeudi.

www.reuters.fr

moi je pense ke c dur de juger..
on ne sai jamai si un temoignage est sincere ou pas..
ya bocou dinnocent ki von en prison a cause de conar ki voulai se venger...
mai bon commen connaitre la verité la est la vrai kestion...?

Citation :

PARIS (Reuters) - Myriam Badaoui, à l'origine de la mise en cause de 13 personnes dans l'affaire de pédophilie d'Outreau, a admis avoir menti, vendredi devant la cour d'assises de Paris, et a demandé pardon aux accusés.

"Ce que j'ai à dire, voilà, c'est que j'ai menti sur ces personnes. Je voulais demander pardon aux personnes accusées. Ils ont tout perdu à cause de moi, j'en suis consciente. Il m'est passé une folie dans la tête", a-t-elle dit à la barre.

Sept personnes qu'elles avaient accusées ont été acquittées au premier procès en juillet 2004. Six autres, condamnées malgré leurs protestations d'innocence, sont rejugées jusqu'à la fin novembre.

"J'espère que la cour m'écoutera et que ces personnes vont retrouver leur dignité", a dit Myriam Badaoui.

Au premier procès, elle avait multiplié les revirements.

Extraite de la prison où elle purge une peine de 15 ans de réclusion pour les viols de ses quatre enfants, elle a expliqué que les accusations soutenues de 2001 à 2004 lui avaient été parfois suggérées par le juge d'instruction Fabrice Burgaud.

"Je me suis retrouvée devant un juge qui m'écoutait, c'était la première fois de ma vie qu'on m'écoutait. Je me suis emballée dans mes folies, mes mensonges", a-t-elle dit.

Elle aurait menti pour ne pas démentir ses enfants, qui avaient proféré parallèlement plusieurs accusations devant la justice.

Elle a affirmé que le juge Burgaud lui avait "soufflé" les noms de deux personnes qu'elle ne connaissait pas et n'avait jamais vues, l'huissier de justice Alain Marécaux et Daniel Legrand, rejugés tous deux à ce procès.

"Il faut que le juge assume certaines choses aussi. Comment je les aurais sus, ces noms, s'il ne me les avait pas donnés ? C'est ça que je suis venu dire aujourd'hui. C'est facile de mettre tout sur mon dos", a-t-elle dit dans un sanglot.

BURGAUD ENCORE ACCUSE

Avant elle, son ex-mari Thierry Delay a confirmé que les abus sexuels n'impliquaient que leur couple et leurs voisins de palier à Outreau, Aurélie Grenon et David Delplanque.

"Je souhaite que les six personnes soient acquittées. On n'était que quatre dans l'affaire. Moi, mon ex-femme, David Delplanque et Aurélie Grenon", a-t-il dit.

Condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle, il est détenu depuis 2000. Aurélie Grenon et David Delplanque ont été condamnés respectivement à quatre et six ans de prison.

Thierry Delay a expliqué avoir vainement écrit de sa prison au juge Burgaud en novembre 2001, après une nouvelle vague d'arrestations dans l'affaire, pour lui expliquer qu'il faisait fausse route. La lettre figure au dossier.

Appelée à son tour à la barre, Aurélie Grenon a également blâmé les méthodes du juge Burgaud.

"Quand on n'allait pas dans son sens, il se mettait en colère (...) J'ai dit n'importe quoi, ce qu'on voulait entendre", a-t-elle lancé.

Libérée à l'été 2001 après plusieurs mois de prison, elle aurait menti au juge car elle craignait d'être renvoyée en détention.

En fin d'audience, David Delplanque a fourni un témoignage identique, revenant sur ses accusations de l'instruction contre les treize et mettant aussi en cause le juge Burgaud.

Le magistrat semble lui avoir suggéré des noms et consigné des affirmations sous forme de phrases complètes. "Il commençait sa phrase, il donnait le nom de la personne. Il me posait toujours la même question jusqu'à temps que j'aie changé ma version", a déclaré David Delplanque.

Ces dépositions semblent porter le coup de grâce à un dossier au coeur d'un scandale judiciaire depuis 2004, qui a suscité un projet de réforme judiciaire.

Cette semaine, les enfants accusateurs ont pour certains retiré leurs dépositions. Ceux qui les maintiennent évoquent des épisodes dont le caractère imaginaire est avéré.

Les expertises psychologiques qui avaient conclu à la crédibilité de leurs dires se sont révélées fantaisistes lors de l'audience jeudi, et le travail de la police a été mis en cause.

Le procès se poursuit lundi avec l'audition des habitants du quartier d'Outreau où se sont déroulés les faits.


© Reuters 2005. Tous droits réservés.

C'est dégueulasse pour ceux qui ont été accusés pour rien.
Ils sont allé en prison pour rien et ils ont perdu leur dignité.